L'eau

Retour à Gandalf

 

Habitant en Bretagne, je dispose de pas mal d'eau naturelle, même s’il pleut moins souvent qu’on le dit !

 

Mais pour les figurines, je préfère la résine. Voici sur quelques exemples comment je procède

Une fontaine

Ce nain est placé devant une fontaine. Il fallait faire couler l'eau du robinet.

 

C'est tout simple :

  • un morceau de fibre optique transparente coupé à la bonne longueur est placé sous robinet
  • le petit bassin est rempli de résine, selon le procédé décrit ci-dessous ; 
  • au pinceau et avec du vernis brillant, je forme de petites ondulations autour du point d'écoulement de l'eau  
  • et quelques gouttes d'Araldite Cristal sont placées sur la fibre optique et étirées à l'aide d'un cure dent. La surface irrégulière et les reflets obtenus donnent l'illusion du mouvement de l'eau qui s'écoule

 

 

 

Une surface d'eau lisse et une éclaboussure

Vous connaissez peut-être cette pièce éditée par Andréa et choisie pour le Trophée des Nations 2008 à Gérone.

Le décor est volontairement réduit à sa plus simple expression.

 

Voici comment j'ai procédé pour faire l'eau

Photo 1 : le socle, d’une hauteur de 60 mm, est débité à la scie dans un tasseau carré de 48 mm de côté.

Soigneusement enduit et poncé, il reçoit une première couche de peinture noire. La partie supérieure est peinte à l’acrylique, dans des nuances de bleu en harmonie avec le personnage ; la petite signature habituelle est ajoutée à l’arrière. Noyée dans la résine elle n’en sera que plus discrète.

Un coffrage réalisé en carte plastique est monté au sommet et maintenu à l’aide d’adhésif et d’un élastique (l’élastique sert à bien plaquer les parties centrales des côtés du coffrage). Ce coffrage recevra la résine, l’étanchéité doit donc être parfaite. Sa profondeur est d’environ 7 mm.

 

 

Photo 2 : mon modeste atelier de coulée.

J’utilise de la résine à inclusion super transparente GTS Pro ….. Un produit à deux composants, la résine proprement dite et un durcisseur. Impératif : opérer dans un endroit bien ventilé parce que ça p… ! Pardon, ça sent mauvais, mais alors très, très mauvais. Je travaille dans mon garage, près de la porte ouverte. Vous voyez sur la photo :

  • la  planchette sur laquelle je pose un verre rempli d’eau, ce qui me permet de vérifier la parfaite horizontalité du chantier, de petites cales en carton suffisent pour y parvenir ;
  • un gros pot de confiture (de fraises de Plougastel, les meilleures !) pour protéger la résine de la poussière pendant le séchage
  • et le gobelet en plastique coupé utilisé pour mélanger les deux composants prélevés avec deux seringues différentes dans les pots. Je respecte scrupuleusement le mode d’emploi indiqué sur la boîte

 

Photo 3 : la coulée est terminée ; la résine se rétractant légèrement au durcissement, il faut couler jusqu’à dépasser un peu le haut du coffrage, sans déborder (d’où l’indispensable horizontalité).

J’ai procédé en 4 étapes avec séchage intermédiaire pour remplir mon coffrage de 7 mm de résine. Chaque couche de résine fait donc entre & et 2 mm d’épaisseur.

J’ai légèrement teintée la première avec une goutte de peinture Humbrol bleue, ce qui renforce l’effet de profondeur.

 

 

 

 

Photo 4 : le démoulage. Ouf, tout se passe bien, pas de coulure et aucune difficulté pour décoller le coffrage de la résine.

 

Reste à poncer l’ensemble pour faire disparaître le petit filet visible à la jonction bois-résine (plus long qu’il n’y paraît pour obtenir un résultat correct) et à repeindre le tout (après avoir protégé la résine par de l’adhésif de masquage, ce serait dommage !)

 

 

 

 

 

 

 

 

Photo 5 : un passage au polish de carrossier suffit à lisser parfaitement la résine, en effaçant les quelques traces laissées par l’adhésif de masquage. Le trou où se logera la tige de fixation du personnage est percé.

Quatre couches de vernis brillant HU terminent la surface ; je travaille ce vernis au pinceau, pour marquer de légères ondulations qui donnent un bel aspect miroitant.

 

 

 

 

Photo 6 : la pièce est en place ; sa fige de fixation pénètre profondément dans le socle, le collage est fait à l’araldite.

 

Gros plan sur le pied. La petite éclaboussure est importante : c’est elle qui suggérer le mouvement du personnage qui touche la surface de l’eau. C’est aussi à cet endroit que l’œil du spectateur, intrigué par un décor aussi particulier, ira très vite se poser !

Un peu délicate à réaliser, cette éclaboussure (je m’y suis d’ailleurs pris à deux fois). Elle est aussi réalisée en résine, à laquelle j’ajoute un additif spécial, une poudre blanche de la marque Micro-ballons (qu’on peut d’ailleurs également employer pour représenter de la neige). Lorsque le mélange est presque sec au fond du gobelet de préparation, j’en prélève un peu avec un cure-dent et je le dépose à l’endroit voulu. Facile, ça colle tout seul !  Mais attention, il en faut très peu pour que l’effet soit réaliste.

Enfin, quelques fibres de coton sont collées à la glue avant d’être garnies de petites perles d’Araldite cristal, qui imitent à la perfection les gouttes d’eau qui s’envolent.

 

 

Un dernier mot pour conclure : la jambe de cette pièce a été brisée lors d'un déplacement àGérone. Catastrophe ...

 

Après une délicate opération de chirurgie, elle est aujourd'hui réparée, comme en atteste cette nouvelle éclaboussure !