Les métaux

Il existe de nombreuses techniques pour reproduire les métaux.

Cet article présente l'une d'entre-elles, à base de mélanges de poudres métalliques, de peintures à l’huile et de liquin.

Le principe : plus la zone est éclairée, plus j’incorpore de la poudre dans le mélange, jusqu’à finir par de la poudre pure et du liquin sur les arêtes. Réciproquement, pour les zones ombrées, le mélange comporte très peu de poudre, voire pas du tout.

Voilà, c’est tout simple … mais c’est peut-être un peu court ! Je vais donc développer un peu le propos.

Les ingrédients

 

Tout d’abord, les poudres. Il s’agit de métaux en poudre très fine jusqu’à en être impalpables. Selon les marques, la granulométrie peut être différente (mais ce n’est pas indiqué sur le pot …). Seule la plus fine convient au figuriniste (comme pour les pigments de la peinture : extra-fine).

 

La marque Eclador propose des produits appropriés, et une gamme de poudres de couleurs variées. On en trouve dans les magasins de beaux-arts.

Deux types de poudres sont suffisants : argent et or riche.

 

 

Lorsque la poudre est mélangée à la peinture, elle se fixe naturellement. Pour l’utiliser pure, un médium à peindre servira de fixateur : par exemple du liquin ou de l'huile d’œillette, plus longue à sécher mais qui donne un meilleur brillant. Ces produits se trouvent également dans tous les magasins d’art au rayon peinture.

 

 

 

 

Un exemple

Voici un exemple avec la pièce d’armure de la monture de Varathar. Je souhaite obtenir ici une surface métallique relativement sombre et matte, fatiguée, avec des éraflures, des marques de coups …

Première étape : je passe une couche de peinture Humbrol noir mat 85, bien diluée pour ne pas empâter, et je laisse bien sécher.

 

 

Puis je prépare ma palette de peinture.

 

Sur la droite de la palette, dans le cercle rouge, la poudre pure, simplement mélangée au liquin. N’en préparez pas trop d’un seul coup : ce produit sèche très vite sur la palette (enfin, très vite … par rapport à la peinture à l’huile ! disons environ 2 heures)

Et sur la gauche, dans le cercle vert, un mélange de poudre et de peintures (en gros du noir et du marron). C’est ce mélange, très sombre au départ, qui va servir à la première phase du travail.

Je pose ce mélange dans les creux et j’éclaire progressivement en ajoutant de la poudre au mélange et en fondant à chaque fois.

Je commence à enrichir la gamme de couleurs, avec différents jus de peinture allant du marron au bleu en passant par le violet (dans la forme bleue sur la palette). J’éclaire à nouveau …  et je m’arrête pour laisser sécher cette première couche.

A ce stade je ne me suis pas soucié des détails, mais uniquement des grands volumes. Voici le résultat.

 

 

 

Un petit coup au four pour accélérer le séchage, mais pas trop chaud (à peine 60°)  pour éviter des couleurs trop mattes.

Et lorsque c’est refroidi, je recommence les opérations, selon le même principe mais de manière beaucoup plus précise. Je continue à employer alternativement mes mélanges pour donner de la profondeur à la peinture. Cette fois-ci je travaille chaque détail de la gravure, j’en rajoute même en trompe-l’œil, j’éclaire les arêtes à la poudre pure mélangée à du liquin, je fais couler des jus sombres dans les creux … Et voilà !

 

 

Et après séchage complet. A l’air libre pour conserver un peu de brillance.

 

 

 

 

Quelques autres exemples

 

Le mélange poudre-peinture est épais, il doit être tiré et lissé avec soin, sous peine de tout empâter. Il est également assez peu opaque ; la première couche est rarement suffisante. C’est sans importance, un second passage suffit pour améliorer ça.

Cette technique n’est pas réservée aux grandes surfaces. Elle est parfaitement utilisable sur de tous petits détails (voir l’exemple de Ramsès 2 ci-dessous, particulièrement riche dans ce domaine). Il suffit d’utiliser les pinceaux appropriés et d’y aller progressivement, en couches très fines avec un mélange un peu dilué au WS.

 

 

 

En combinant les jus de peinture qui matifient la surface et le "picotage" avec un pinceau garni de poudre pure, il est facile d’obtenir un métal d’aspect mat et usagé.

 

 

Et quelques dernières images pour illustrer la diversité des résultats autorisés par cette méthode.

 

 

L'épaulière du nain Andréa
L'épaulière du nain Andréa

 

 

 

 

Le pectoral en bronze de l'ombrien
Le pectoral en bronze de l'ombrien

 

 

 

 

Le bric-à-brac du Sumothaï
Le bric-à-brac du Sumothaï

 

 

 

 

Dernière recommandation !

La poudre est très salissante : elle colle partout et elle est très difficile à enlever ; prenez garde au coup de pinceau malencontreux sur une surface déjà peinte ! Elle va aussi polluer votre pot de White Spirit ; il est préférable d’en avoir un réservé à cet usage !